31 Mars 2019
Si vous commettez une infraction en voiture sous l’emprise d’un état alcoolique votre peine sera lourdement aggravée. Mais si un musulman tue une femme âgée au cri de « Allah Akbar » sous l’emprise de la drogue, il devient irresponsable et ne répondra pas de son odieux crime !
La perspective de voir le meurtrier présumé de Sarah Halimi jugé par une cour d’assises s’éloigne un peu plus avec une troisième expertise prsychiatrique. Celle-ci a conclu à une abolotion du discernement.
Y aura-t-il un procès dans l’affaire du meurtre de Sarah Halimi, tuée à son domicile parisien dans la nuit du 3 au 4 avril 2017? Kobili Traoré, l’unique suspect dans cette affaire, a fait l’objet d’une nouvelle contre-expertise psychiatrique qui a conclut à « l’abolition du discernement » du suspect au moment des faits. Une décision qui compromet la possibilité de voir l’individu présenté à la justice dans le carde d’un procès d’assises.
Le soir des faits, Kobili Traoré s’était introduit dans l’appartement de sa voisine, Sarah Halimi, au troisième étage d’un HLM de Belleville. Aux cris d' »Allah Akbar« , entrecoupés d’insultes et de versets du Coran, ce jeune musulman l’avait rouée de coups avant de la précipiter dans la cour. La victime n’avait pas survécu à ses blessures.
Après plusieurs mois de bras de fer, le caractère antisémite du meurtre avait été retenu en février dernier par la juge d’instruction en charge du dossier. Pour autant, deux experts psychiatres avaient déjà conclu que le meurtrier présumé ne devrait pas être jugé.
La troisième expertise réalisée récemment affirme que le suspect ne souffre pas de maladie mentale mais qu’il a été pris d’une « bouffée délirante aiguë d’origine exotoxique« . « C’est une conclusion (pour cette troisième expertise, NDLR) très curieuse. On nous dit qu’il n’a aucune maladie mentale et qu’il n’a connu qu’une bouffée délirante qu’au moment des faits« , s’est étonnée Me Caroline Toby, avocate des trois enfants de Sarah Halimi.
Cette dernière expertise pourrait pousser la juge d’instruction à ordonner un non-lieu. Kobili Traoré pourrait cependant passer de longues années en centre psychiatrique, cette option est souvent dénoncée par les familles des victimes, privées des explications que peuvent apporter un procès et confrontées à l’idée que personne n’est « responsable » de la mort de leurs proches.
« Comme les enfants et la famille de Sarah Halimi, nous attendions ce procès pour que justice leur soit rendue et pour que l’antisémitisme qui tue en France aujourd’hui soit aussi sur le banc des accusés« , a réagi le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) dans un communiqué, souhaitant que soit laissée à un « jury populaire » d’assises « la possibilité de trancher le débat d’experts« .
Face à des expertises contradictoires, la décision finale appartient à la juge d’instruction qui peut décider de renvoyer le meurtrier de Sarah Halimi devant une Cour d’assises laissant ainsi à un jury populaire la possibilité de trancher le débat d’experts.
Pour Francis Kalifat, Président du Crif, « ce crime ignoble reste un véritable cas d’école d’un assassinat antisémite. Ne pas juger son assassin reviendrait à tuer Sarah Halimi une seconde fois. »